Il y a quelques années, ma sœur, notre amie, ses deux jeunes filles et moi avons décidé de passer un moment au cimetière local pour rendre hommage au père des filles, qui nous avait quittés bien trop tôt. C’était une soirée tranquille, l’air était frais, et le soleil commençait à se coucher, projetant une lumière douce sur les pierres tombales. Nous nous sommes garés près de l’endroit où ses cendres étaient enterrées, et comme nous l’avions souvent fait lors de nos visites, nous lui avons apporté ses petites choses préférées : un café, une bière, et quelques cigarettes.
Nous avons passé un moment à évoquer des souvenirs, à rire des histoires qu’il nous racontait autrefois, et à lui parler comme s’il était encore là avec nous. C’était apaisant, presque comme si sa présence était palpable, entourée par l’amour de ceux qu’il avait laissés derrière lui.
Après avoir passé un bon moment, nous avons décidé qu’il était temps de partir. Nous sommes montés dans la voiture, prêts à rentrer chez nous. Mais à notre grande surprise, la voiture a refusé de démarrer. Ce n’était pas la première fois que nous rencontrions un petit souci avec cette vieille voiture, mais cette fois-ci, c’était différent. Pensant que le moteur était peut être noyé, nous avons pris une petite pause.
J’ai décidé de sortir de la voiture pour me calmer un peu et faire un tour parmi les pierres tombales. En marchant, je suis tombée sur une petite section du cimetière que je n’avais jamais remarquée auparavant. Là, devant moi, se trouvaient les tombes de quatre enfants. Deux d’entre eux avaient des dates de naissance et de décès, indiquant qu’ils avaient vécu, même si ce n’était que pour un court moment. Mais ce qui m’a vraiment frappée, ce sont les deux autres tombes. Elles n’avaient qu’une seule date inscrite, le jour où ils étaient nés et morts. Des jumeaux, partis avant même d’avoir pu commencer à vivre.
Une vague de tristesse m’a submergée en regardant ces petites pierres tombales. Je me suis sentie soudainement connectée à ces enfants d’une manière étrange, comme si leur histoire muette cherchait à être entendue, même après tout ce temps.
Après un moment de recueillement, je suis retournée à la voiture. Comme par miracle, dès que nous avons essayé de démarrer, le moteur a ronronné comme si de rien n’était. Le soulagement était palpable, mais quelque chose me troublait encore.
Cette nuit-là, alors que je me préparais à dormir, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ces jumeaux. Une sensation étrange m’a envahie, une présence douce mais insaisissable, comme si deux âmes silencieuses étaient venues me rendre visite. C’était une sensation réconfortante, malgré la nature étrange de l’expérience.
Je suis persuadée que ces deux précieux jumeaux, dont la vie a été si brève, ont trouvé un moyen de se manifester ce soir-là. Peut-être cherchaient-ils simplement à rappeler leur existence, à se lier, ne serait-ce qu’un instant, à quelqu’un qui était prêt à les entendre. Depuis cette nuit-là, je ressens une certaine paix en pensant à eux, comme si, en reconnaissant leur présence, je leur avais offert la mémoire qu’ils n’avaient jamais eue.
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