Il y a quelques années, mon copain de l’époque et moi avions décidé de partir camper pour une escapade automnale dans un parc provincial. Nous cherchions à nous éloigner de la ville, profiter de la nature et du calme, et l’automne semblait être la saison parfaite pour ça. En arrivant, nous avons eu la surprise de découvrir que le parc était pratiquement désert. Aucun autre campeur en vue, juste nous deux au milieu de cette vaste étendue sauvage.
Après une journée bien remplie à explorer les sentiers, à admirer les couleurs chatoyantes des feuilles et à respirer l’air frais et vif, nous avons installé notre campement près d’un petit lac. La soirée était parfaite : le ciel dégagé, les étoiles brillant au-dessus de nous, et un feu de camp crépitant doucement. Nous avons passé la soirée à discuter, à griller des guimauves, puis, épuisés par la randonnée, nous sommes allés nous coucher assez tôt, heureux de cette tranquillité totale.
Cependant, cette tranquillité ne dura pas.
Je ne sais pas exactement à quelle heure cela a commencé, mais en plein milieu de la nuit, je me suis réveillée en sursaut. Au début, j’étais un peu désorientée, enveloppée dans le silence habituel de la forêt la nuit. Mais ce silence fut soudainement brisé par un bruit étrange… des pas, comme ceux de plusieurs personnes qui marchaient autour de notre tente. Je pensais que mon imagination me jouait des tours, mais ensuite, j’ai entendu des rires. Des rires d’enfants, clairs et distincts, se répercutant dans l’air froid de la nuit.
J’ai réveillé mon copain, et lui aussi, la peur visible dans ses yeux, a entendu ces rires. Nous nous sommes figés, essayant de comprendre ce qui se passait. Les rires étaient entrecoupés de voix indistinctes, comme des murmures, impossibles à déchiffrer. Puis, nous avons entendu des bruits de course, des petits pieds courant autour de notre tente, suivis de nouveaux éclats de rire.
C’était impossible. Nous étions les seuls dans le parc, nous en étions sûrs. Personne d’autre n’avait installé de campement à des kilomètres à la ronde. Alors, d’où venaient ces rires et ces pas ? Nous étions paralysés par la peur, incapables de bouger ou de sortir de la tente pour vérifier ce qui se passait dehors. L’idée de rencontrer l’origine de ces bruits nous terrifiait.
Les rires et les murmures ont continué, comme si ces enfants invisibles s’amusaient à nous tourmenter. À un moment, les bruits semblaient s’éloigner, puis revenir tout près, juste à côté de la tente. Nous n’avions aucune idée de l’heure qu’il était, mais cela semblait durer une éternité.
Puis, aussi soudainement qu’ils avaient commencé, les bruits se sont tus. Plus de rires, plus de pas, juste le silence oppressant de la forêt. Nous sommes restés éveillés, nos cœurs battant la chamade, attendant un nouveau signe de ces mystérieux visiteurs. Mais rien ne vint.
Contre toute attente, épuisés par l’adrénaline et la peur, nous avons fini par sombrer dans un sommeil agité. Lorsque nous nous sommes réveillés au petit matin, la lumière du jour chassait les ombres de la nuit, mais l’expérience de ce qui s’était passé quelques heures plus tôt restait gravée dans notre mémoire.
En sortant de la tente, nous avons inspecté les environs, cherchant des traces, des empreintes, n’importe quoi qui aurait pu expliquer ce que nous avions entendu. Mais en vain, le sol était intact, pas la moindre trace de pas, rien pour indiquer qu’il y avait eu quelqu’un d’autre ici.
Nous avons plié le campement rapidement, trop troublés pour rester une nuit de plus. En quittant le parc, nous n’avons pas beaucoup parlé de ce qui s’était passé, comme si le fait de le verbaliser rendait l’expérience encore plus réelle, plus terrifiante.
À ce jour, je ne peux toujours pas expliquer ce que nous avons entendu cette nuit-là. Était-ce simplement notre imagination collective, exacerbée par la solitude du lieu ? Ou y avait-il vraiment quelque chose, ou quelqu’un, qui rôdait dans ces bois ? Je ne le saurai probablement jamais, mais une chose est sûre : cette nuit a changé à jamais la manière dont je vois la tranquillité de la nature.
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