Quand j’étais jeune, mes frères, ma sœurs et moi avions une tradition estivale qui nous tenait à cœur : passer quelques jours dans un parc où notre tante avait une vieille caravane. C’était un endroit où nous pouvions être libres, courir dans les bois, nager dans le lac, et passer nos soirées autour d’un feu de camp. Ces moments étaient parmi les plus joyeux de notre enfance, remplis de rires et de petites aventures.
Mais il y avait une chose que nous redoutions tous, même si nous n’en parlions jamais entre nous à l’époque : les toilettes du camping. Elles étaient situées dans un petit bâtiment en haut d’une volée de marches en bois qui craquaient sous nos pieds. Chaque fois que je devais y aller, je me sentais étrangement mal à l’aise. En arrivant au pied des escaliers, je montais aussi vite que possible, une sorte de frénésie m’envahissait à chaque pas.
Une fois à l’intérieur des toilettes, je n’arrivais jamais à me détendre. Je fixais la porte avec une appréhension inexplicable, convaincu que quelqu’un, ou quelque chose, se trouvait juste de l’autre côté. Cette sensation de présence, invisible mais palpable, me faisait frissonner. Je terminais toujours aussi rapidement que possible et me précipitais hors de là, dévalant les escaliers sans oser regarder en arrière.
C’était comme un rituel silencieux que je faisais chaque fois, sans vraiment comprendre pourquoi. Tout ce que je savais, c’était que l’air était lourd dans cette zone, et que les poils se dressaient sur ma nuque à chaque visite.
Des années plus tard, lors d’une réunion de famille, nous nous sommes mis à évoquer nos souvenirs de ces étés passés au camping. C’est à ce moment-là que l’un de mes frères a mentionné cette étrange sensation qu’il ressentait toujours en montant les escaliers des toilettes. À ma grande surprise, mes autres frères et sœurs ont tous confirmé qu’ils avaient ressenti la même chose. Nous étions tous convaincus que quelque chose d’invisible nous observait, guettant de l’autre côté de la porte.
Personne n’avait jamais osé en parler à l’époque, peut-être parce que nous étions trop jeunes pour comprendre ou peut-être parce que nous ne voulions pas admettre que quelque chose d’inquiétant pouvait troubler nos vacances. Mais en repensant à ces moments, il est clair qu’il y avait une sorte de présence dans cette zone, une énergie inexplicable qui nous faisait tous réagir de la même manière.
Aujourd’hui encore, lorsque je repense à ces étés au camping, c’est ce souvenir qui me hante le plus. L’idée que nous avons tous partagé cette même peur irrationnelle, sans jamais en parler, me fait croire qu’il y avait vraiment quelque chose là-bas, quelque chose qui nous observait, caché dans les ombres de ces vieilles toilettes.
C’est un mystère qui restera probablement sans réponse, mais une chose est certaine : ces escaliers et ce bâtiment abritaient quelque chose qui ne souhaitait pas être vu, mais qui aimait bien nous faire sentir sa présence.
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